Pèlerinage à Foy-Notre-Dame

Thème du pèlerinage de cette année: Saint-Joseph, gloire de la vie de famille

La journée démarre sous les meilleurs auspices, étant donné la météo clémente, et ce, contrairement à la veille et au lendemain!

Dans son allocution de bienvenue, l’Abbé Alexis Piraux, fssp, livre une méditation sur la notion de Tradition, qui n’est pas l’apanage d’un petit groupe attaché à un passé révolu, mais de personnes enracinées et qui ont conscience qu’ils ont le devoir de transmettre ce qu’ils ont reçu. A l’exemple de jeunes gens qui, parfois dans leur propre parcours -et non depuis le berceau-, ont découvert la grande Tradition de l’Eglise. Non seulement la Tradition liturgique, mais également la Tradition doctrinale, spirituelle, catéchétique, morale. En ce jour, nous allons nourrir notre foi dans les enseignements. Nous allons peut-être souffrir, mais nous nous réjouissons d’offrir ce petit sacrifice, en union avec le grand Sacrifice de Notre-Seigneur qui sera célébré tout à l’heure, sur l’autel de Foy-Notre-Dame. Ce sera notre façon à nous d’être les passeurs, les transmetteurs de la Tradition. Avec Saint-Paul, nous voulons transmettre ce que nous avons reçu: le Christ, qui est le même hier, aujourd’hui et éternellement. Que Saint-Joseph, qui a reçu et transmis le Christ, intercède pour nous, et nous donne d’être les intendants fidèles et prudents du grand trésor de la Tradition. Saint Joseph, priez pour nous, Notre-Dame de Foy, priez pour nous!

La marche démarre, et après un bref arrêt en face du monument aux morts, elle est rythmée par le chapelet, qui s’égrène par les mystères joyeux et douloureux.

Pour la halte de midi, la tradition (la petite, celle-là) est bien suivie, avec l’excellent potage aux tomates et aux boulettes de “Mme B”, et le petit verre de vin, consommés dans la bonne humeur autour des tables en plein air.

La troupe se remet en marche, au rythme de deux méditations données par un foyer chrétien: le papa, sur le rôle de Saint-Joseph dans la vie de famille, et la maman, sur la maternité chrétienne. A l’issue des mystères glorieux du chapelet, la troupe arrive à Foy-Notre-Dame, bien à l’avance sur l’horaire. La Sainte Messe est célébrée par l’Abbé Jakub Kaminski (fssp) de Herstal.

Dans son mot de bienvenue, l’Abbé Hygonnet remercie chaleureusement Mgr Warin, qui a donné son accord pour la Messe de ce pèlerinage, ainsi que l’Abbé Yves-Michel Nkailanga, curé de cette paroisse, pour son accueil fraternel! Il recommande également à nos prières Monsieur Gérard van Haeperen, un des organisateurs “historiques” de ce pèlerinage, qui, gravement atteint par la maladie, ne peut participer.

Dans son homélie, l’Abbé Kaminski souligne le fait que le nom de Joseph n’est que peu mentionné dans l’évangile, raison pour laquelle il préfère prendre l’exemple de la belle peinture “Deux Trinités” de Bartolomé Esteban Murillo, exposée à la National Gallery de Londres: la partie principale de l’image est inspirée par l’épisode du recouvrement de Jésus au temple, avec des anges, qui regardent Dieu, entourés du Saint-Esprit. Dieu regarde son Fils Jésus, entouré de sa Mère Marie, et de Joseph. Un détail intéressant de cette image, c’est que seul Saint-Joseph regarde le spectateur, comme si c’est Saint-Joseph qui tente d’introduire le spectateur dans ce mystère. Nous pouvons méditer pour essayer de comprendre qui il était pour la Sainte Famille, et qui il est pour nos familles contemporaines. On peut voir la famille comme un berceau, duquel découle toute l’humanité. C’est Dieu lui-même qui est le fondateur de la famille: dans la Genèse, il bénit Adam et Eve, puis les encourage à “se multiplier” et à remplir la Terre. Mais le péché des premiers parents a détruit la sainteté de la famille, et le péché s’y est introduit. Mais malgré tout cela, Dieu n’a jamais abandonné la première famille. Des familles sont aussi sorties des nations, et c’est dans ce sens que la famille est aussi le fondement de l’Eglise. La famille nous a tout donné: la vie, la subsistance, l’amour et la souffrance. Mais également les prémices de la foi, avec les premières prières.

La première famille, c’est la Sainte Trinité, comme le montre la peinture de Murillo: une dans sa nature, une dans son être, même si elle comporte trois personnes. C’est en quelque sorte de cette Sainte Trinité que vient la Saint Famille, placée sous la protection de Saint-Joseph. Dans la première encyclique qui parle vraiment de la famille, Arcanum Divinae Sapientiae, Léon XIII souligne que Dieu a mis la Sainte Famille sur la terre pour qu’on puisse toujours avoir devant les yeux et admirer le meilleur exemple de la vie familiale. Joseph est la tête de de la Sainte Famille, et il est aussi la tête de toutes les familles chrétiennes. Il les protège, pourvoit à leur besoin, et se soucie d’elles. C’est grâce à lui que la Sainte Famille pouvait être heureuse, et ce, malgré leur pauvreté matérielle. Et le bonheur était atteint grâce au bonheur spirituel, c’est-à-dire l’amour envers Dieu, et l’amour mutuel entre les membres de cette famille, parce que c’est dans cette famille que Dieu était l’amour incarné. Si nous pénétrons dans la maison de la Sainte Famille, nous entendrons la prière familiale et verrons le travail, exécuté avec une grande volonté. Est-ce que c’est la même chose pour nos maisons? Avons-nous mis Dieu au milieu de nos maisons, tout en témoignant l’amour à notre prochain? Comme dans cette toile de Murillo, nous aurons alors Dieu au centre, sous la protection de Joseph et de Marie.

A l’issue de l’homélie, une prédication en néerlandais a été donnée par l’Abbé Piraux.

La fin de la cérémonie clôture ce beau pèlerinage vers 17h30. Il est temps, maintenant, de reprendre la route, avant un passage éventuel par “Le Vieux Marronnier”. Il est temps également de penser au prochain pèlerinage de 2023, qui marquera les 400 ans de la consécration du sanctuaire marial. Mais ce nouveau chapitre de la Tradition reste encore à écrire… l’an prochain!