C’est sous un soleil radieux -et qui le restera toute la journée- que les pèlerins de Foy-Notre-Dame se sont élancés ce dimanche 24 septembre 2023. L’année est à marquer d’une pierre blanche, puisqu’elle correspond au 400è anniversaire de l’édification du sanctuaire.
Départ de la petite église de Leffe. Une fois le Veni Creator entonné, ce sont les mots d’envoi de l’Abbé Alexis Piraux qui résonnent.
Après l’Angelus à l’autel de la Vierge, la marche commence, rythmée par les prières et les enseignements. Ces moments sont entrecoupés de petites pauses, pendant lesquelles les participants échangent l’une ou l’autre amabilité avec leur voisin. Et c’est dans cette bonne humeur que s’annonce la pause de midi, qui permet à chacun de reprendre des forces pour la suite de la marche.
Arrivés à proximité de l’église de Foy, les pèlerins entonnent à genoux le Salve Regina. Après que chacun a pu vénérer la statuette miraculeuse de Notre Dame, la Messe débute, célébrée par Dom Damien Thévenin, Abbé de l’abbaye Saint Paul de Wisques, dans le Pas-de-Calais. C’est lui qui prononcera l’homélie en français, suivie de celle en néerlandais, par le Père Jos Vanderbruggen, un pèlerin de longue date et ami de la Tradition.
La journée se termine vers 18h30, sauf pour certains prêtres et organisateurs, qui la prolongent de manière un peu plus festive, au “Vieux Marronnier”.
Vous trouverez ci-dessous le texte du mot d’envoi et de l’homélie du Père Abbé et du Père Jos Vanderbruggen.
Envoi de l’Abbé Alexis Piraux
Très Révérend Père, Chers Pèlerins,
Alors qu’autour de nous le monde semble aller de plus en plus mal, et que l’Église elle-même semble, en bien des points du globe, être submergée par les tempêtes, nous pourrions faire face à des tentations de découragement et de désespoir. Mais c’est le moment, chers pèlerins, de nous rappeler, selon l’enseignement des Apôtres, que nous sommes sur cette terre « des étrangers et des voyageurs » (1P 2, 11), que « nous n’avons pas ici-bas de cité permanente, mais [que] nous cherchons celle qui est à venir » (He 13, 14), car nous sommes « concitoyens des saints et membres de la famille de Dieu » (Ep 2, 19).
C’est le moment de nous rappeler, chers pèlerins, que nous vivons sur cette terre, mais pas pour cette terre, mais pour le Ciel. Notre-Seigneur lui-même nous l’enseignait : « Quel profit en effet aura l’homme, s’il gagne le monde entier, mais perd son âme ? » (Mt 16, 26). « Car nous n’avons rien apporté en ce monde », dit Saint Paul, « comme nous n’en pouvons rien emporter » (1Tm 6, 7). En fait, à la fin de notre vie ici-bas, la seule chose que nous pourrons emporter sera la grâce sanctifiante, par laquelle nous sommes rendus « participants de la nature divine » (2P 1, 4).
Oui, chers pèlerins, la grâce sanctifiante est vraiment un grand trésor, un trésor caché dans le champ de notre existence terrestre, trésor pour lequel il vaut la peine de vendre tout le reste pour l’acquérir. La grâce sanctifiante, ce don gratuit de Dieu par lequel nous sommes appelés Ses enfants, et nous le sommes réellement (cf. 1Jn 3, 1), cette grâce nous divinise : elle nous rend capable, par les vertus théologales, de croire en Dieu, d’espérer en Lui, et de L’aimer ; par les vertus surnaturelles et les dons du Saint-Esprit, la grâce sanctifiante nous rend capable d’agir et de mériter en vue du Ciel. Mais surtout, par la grâce sanctifiante, la Sainte Trinité habite en notre âme comme dans un temple, pour demeurer avec nous et nous avec elle.
Telle est la valeur de la grâce sanctifiante, chers Pèlerins, que Saint Thomas pouvait dire : « le bien de la grâce dans un seul individu l’emporte sur le bien naturel de tout l’univers ». Une seule âme en état de grâce vaut infiniment plus que toutes les réalités naturelles. « Elle passe, la figure de ce monde » (1Co 7, 31), et un jour viendra où « les cieux passeront avec fracas, les éléments embrasés se dissoudront, et la terre sera consumée avec les ouvrages qu’elle renferme » (2P 3, 10). Mais l’âme en état de grâce vivra pour toujours.
Voilà, chers pèlerins, ce que nous devons avoir à l’esprit en faisant ce pèlerinage. De même que nous ne restons pas à Leffe, et que nous allons marcher vers Foy-Notre-Dame ; de même nous ne resterons pas ici-bas, mais nous devons avancer vers le Ciel. Le pèlerinage de ce jour doit être pour nous un rappel de notre condition d’étrangers et de voyageurs, en route vers le vrai but de notre vie, le Ciel, sa gloire et son éternité bienheureuse, dans la compagnie des anges et des saints, à commencer par Notre-Dame que nous honorerons particulièrement aujourd’hui.
Pendant ce pèlerinage, nous allons prier, méditer, offrir nos souffrances ; nous allons avoir la possibilité de nous confesser ; nous allons, à la fin de ce pèlerinage, avoir la grâce d’assister à la messe selon le rite romain traditionnel, et si nous sommes bien disposés, nous pourrons y communier. Tout cela, chers pèlerins, pour nourrir et faire grandir en nous la grâce sanctifiante.
Laissons donc ceux qui n’ont pas d’espérance, et qui se conduisent comme des animaux sans raison, courir après les biens et les plaisirs de ce monde, qui passent et ne comblent pas le cœur humain. Pour nous, recherchons le vrai trésor, la perle de grand prix, la vie de Dieu en nous, pour qu’elle s’épanouisse, au terme de notre vie ici-bas, en fruit de gloire éternelle, par la miséricorde de Notre Seigneur Jésus-Christ, à qui, avec le Père et le Saint-Esprit, sont l’honneur, la gloire, et la puissance, pour les siècles des siècles. Ainsi soit-il.
Notre-Dame de Foy, priez pour nous !
Homélie du Père Damien Thévenin
Mes très chers frères, mes bien chères sœurs, chers pèlerins,
En ce quatrième centenaire de l’édification de cette église qui sert de merveilleux écrin à la petite statue de Notre-Dame de Foy, vous êtes venus très nombreux pour répondre à l’invitation de demander à la Vierge de prier pour nous. C’est avec une immense joie que je me suis joint à vous pour prier et louer Notre-Dame, la Mère de Jésus, la Mère du Sauveur et notre Mère. J’en remercie vivement Monsieur l’Abbé Hygonnet et tous les organisateurs, ainsi que Mgr Warin qui m’a aimablement autorisé à célébrer la Messe pontificale dans son diocèse.
Dans ce village qui porte son nom, Notre-Dame ne s’est pas manifestée directement par une apparition retentissante, mais l’histoire étonnante de sa statue miraculeuse et de ce pèlerinage sont une illustration du message fondamental et constant que la Vierge, lors de ses apparitions, confie à ses petits privilégiés, les enfants au cœur pur: Bernadette Soubirous à Lourdes, Catherine Labouré rue du Bac, les petits enfants de la Salette, de Fatima, de l’Île-Bouchard, de Beauraing (du 29 novembre 1932 au 3 janvier 1933). On pense également à Banneux, tout près d’ici, où la Vierge des pauvres apparut huit fois à la petite Mariette Beco, âgée de onze ans, entre le 15 janvier et le 2 mars 1931 .
Dans toutes ces apparitions, la Vierge Marie se montre en pleine lumière pour demander des prières et des sacrifices. Elle est notre Médiatrice auprès du Médiateur. Elle prie pour nous, mais nous demande de prier avec Elle et de faire pénitence ; de nous convertir et de prier pour la conversion des pauvres pécheurs.
Cette petite statue de Notre-Dame de Foy, sculptée au début du XVème siècle sur le modèle d’une Madone de Van Eyck, a été acquise par un pieux villageois de Foy, qui la plaça dans le creux d’un chêne, comme dans une niche. Après le rappel à Dieu de ce bon villageois, la statue cessa d’être vénérée et le chêne se referma peu à peu sur la précieuse image. Lorsqu’on l’oublie et qu’on omet de lui demander des grâces, Marie se retire et se cache à nos yeux…
Deux siècles plus tard, le souvenir de la petite statue s’était effacé des mémoires. Le 6 juillet 1609, un bûcheron entreprit d’abattre, au profit d’un batelier, le chêne qui contenait ce trésor. Quand l’arbre fut à terre on constata qu’il était vermoulu et inutilisable pour la construction navale. Il fut alors décidé d’en faire des bûches. Pendant son travail le bûcheron eut la surprise de découvrir au cœur de l’arbre la petite statue de la Vierge portant l’Enfant Jésus sur son bras droit.
La statue de ND fut pieusement recueillie et, placée dans l’anfractuosité d’un chêne voisin, de nouveau offerte à la piété des villageois. En 1616 eut lieu la première guérison miraculeuse. Peu à peu les pèlerins affluèrent et de nombreux miracles se produisirent.
L’église baroque, destinée à recevoir la statue et la foule des pèlerins, commencée en 1623, fut consacrée par le prince-évêque de Liège le 8 septembre 1624. De nombreuses statuettes, sculptées avec le bois des deux chênes qui avaient abrité la statue miraculeuse, furent alors distribuées, faisant largement rayonner le culte de ND de Foy.
Lorsqu’on l’oublie et qu’on cesse de la prier et de lui demander des grâces, Marie se retire et se cache à nos yeux… Mais dès qu’on la prie, elle se multiplie et multiplie ses bienfaits.
Cette vérité est confirmée par la célèbre apparition de la Médaille miraculeuse de la rue du Bac, à Paris. Le 27 novembre 1830, la Vierge Marie se présente à Catherine Labouré debout, les bras ouverts. De ses mains ouvertes tombent en faisceaux d’innombrables rayons éclatants de lumière, qui sont le symbole des grâces qu’elle répand sur ceux qui la prient avec ferveur. Sainte Catherine constate avec tristesse que beaucoup de rayons sont éteints. Elle comprend que beaucoup de grâces, que la Vierge brûle de répandre sur le monde, se perdent parce que personne ne songe à les réclamer, rendant vaines les prévenances de son amour maternel.
À Pontmain, au diocèse de Laval en France, le 17 janvier 1871, alors que l’armée prussienne déferle vers la Loire, à la tombée de la nuit, les enfants du village contemplent dans le ciel étoilé une belle Dame vêtue d’une robe bleue, parsemée d’étoiles. Prévenu, l’excellent curé du village, l’abbé Guérin, très dévot de la Vierge, commence la récitation du chapelet. Aussitôt, la Belle Dame sourit, elle se met à grandir tandis que sa robe se couvre d’étoiles. Son message s’inscrit dans le ciel sur une banderole : Mais priez mes enfants, Dieu vous exaucera en peu de temps. Mon Fils se laisse toucher. À cette heure même, alors que les Prussiens sont déjà aux portes de Laval, de façon imprévisible, les envahisseurs interrompent leur avancée et commencent à se replier sur la Sarthe. L’armistice est signé onze jours plus tard, le 28 janvier.
Ces exemples sont un encouragement à développer et à vivifier toujours notre piété mariale. Louer la Vierge Marie, chanter ses cantiques, réciter le chapelet, suivre ses pèlerinages, c’est la magnifier, c’est-à-dire la faire grandir dans nos cœurs, dans nos familles, dans nos lieux de travail. Surtout ne craignons pas de formuler nos demandes avec la certitude que, par son intercession, Dieu accorde même ce que la prière n’ose demander.
Marie au cœur immense, Ô notre Dame de Foy,
Donnez-nous l’espérance, la charité et la foi.
Donnez-nous le courage de toujours porter nos croix.
L’enfer est en furie, le monde a renié Dieu,
gardez en nous, Marie, la foi de nos aïeux.
On en veut à la vie, du berceau aux cheveux blancs.
À louer, Dieu convie aujourd’hui tous ses enfants.
Les vocations sont rares.
Ô notre Mère, éveillez pour l’âme qui s’égare
des cœurs prêts à se donner.
Protégez nos familles, secourez nos foyers.
Dans ce monde en folie, ramenez la Chrétienté.
(Chant populaire du XXIème siècle : Ô Notre Dame de Foy).
Homélie du Père Jos Vanderbruggen de Tancrémont (Néerlandais)
Reeds 400 jaar lang komen op deze plaats mensen naar Maria met hun gebeden, hun vreugde en hun pijn, met hun dankbaarheid en hun vragen. Dat is ook maar juist. Want de devotie tot Maria is het kenmerk van een ware christen. Laten we maar kijken naar Golgota, naar het uur waarop Jezus op het punt stond te sterven. Hij ziet Maria en Johannes, zijn geliefde moeder en de leerling die Hij liefhad; trouw tot het einde maakt Hij zich zorgen om zijn moeder: wat zal er van haar worden, weduwe en kinderloos? Dus vertrouwt Hij haar toe aan degene die daar is, die daar alleen is: “Vrouw, ziedaar uw zoon… Zoon, ziedaar uw moeder.” (Joh 19,26) En in deze woorden vinden we het primaire belang en de ware aard van de genegenheid en de devotie die wij voor Maria moeten hebben.
Op dat tragische uur op Golgotha is Johannes, de geliefde apostel, de enige trouwe. De anderen zijn gevlucht; hun geloof, hoop en liefde wankelen. Johannes houdt stand; hij is de enige, de enige ware christen op dat moment. Daarom werd hij uitverkoren om Maria in zijn huis op te nemen, om zich aan haar dienst te wijden. Toewijding aan Maria is dus het kenmerk van een ware christen.
Sint-Jan ontvangt Maria als zijn moeder. Ze is een moeder in de ware zin van het woord: ze geeft leven, door Jezus te geven, die de bron van genade en het leven van ons hart is; en ze oefent een echte moederlijke functie uit omdat ze de middelares van alle genaden is. Dit is haar roeping, haar functie in het Koninkrijk van God; een nieuwe Eva, moeder van de verlosten, ze blijft Jezus geven, ze leidt ons naar Jezus. Ze omringt ons met een immense liefde: omdat God het zo wil en omdat ze onze moeder werd op dat moment van droefheid en pijn.
Dus, nu we zo’n beschermster hebben, die thuis is in ons hart, ons innerlijk heiligdom, zoals zij het was in het huis van Johannes, laten we altijd en wat er ook gebeurt een onwankelbaar vertrouwen houden en laten we onvermoeibaar en vurig tot haar bidden.
Ware Moeder en daarom beschermster, ze is ook opvoedster. Laten we volgzaam gehoorzamen aan de wensen van onze Moeder, die zijn samengevat in de woorden die ze sprak op het bruiloftsfeest in Kana: Doe maar wat Hij u zeggen zal (Joh 2,5). Want haar moederschap is bedoeld om ons te sterken in de dienst van de Heer.
En als verleidingen zich voordoen, zal de devotie tot Maria, die tedere liefde, ons op die gevaarlijke helling kunnen behoeden. Op dat moment, zegt Sint-Bernardus, denk aan de tranen van uw Moeder, aan wat zij heeft geleden vanwege uw zonden; voeg er niet nog meer zonden aan toe.
Johannes ontvangt Maria als zijn moeder en hij neemt haar plaats in als de zoon. Dit is waar devotie tot Maria op neerkomt. Het is geen kwestie van sentimentaliteit, noch van tot vervelens toe herhaalde gebeden. Het gaat erom haar de zoon terug te geven die zij ons gaf, de Zoon die zij voor ons verloor.
Devotie tot Maria moet ons op Jezus doen lijken: innerlijk, door koste wat kost een staat van genade te behouden, zelfs als dat grote offers vraagt; uiterlijk, door de deugden te beoefenen, naastenliefde uit te stralen en goede werken te verrichten.
Deze devotie tot Maria, die moet leiden tot heiligheid, vindt haar uitdrukking in de rozenkrans, een zelfverzekerd en krachtig gebed gebaseerd op de rol van Maria in onze verlossing, zoals herinnerd door de verschillende mysteries. Kardinaal Angelo Comastri noemde het onlangs een pelgrimstocht door het leven van Jezus, met Maria als gids. Mediteren over deze mysteries richt zich op de voorbeelden die Jezus en Maria ons geven, lessen voor het christelijke leven. Maria, onze Moeder, voedt ons op en leert ons de deugden die we moeten beoefenen om op Jezus te lijken en werkelijk haar kinderen te zijn.
Jezus kwam op aarde om ons Gods liefde te openbaren, om ons de weg te tonen en zich voor ons in te zetten zodat Hij ons ertoe kon brengen Hem te volgen tot in de schoot van de Drie-Eenheid. Willen we de verdiensten van Jezus kennen? Die gingen zo ver dat ze ervoor zorgden dat Maria onbevlekt was vanaf het moment van haar ontvangenis. Terecht verklaarde de Kerk Onbevlekt Ontvangen, zij die de Moeder van God zou worden. Hij heeft ons uitverkoren in Christus vóór de grondlegging van de wereld, opdat wij heilig zouden zijn, onbevlekt voor Hem in liefde (Ef 1,4). God wil dat wij, net zoals Maria, onbevlekt zijn!
In Maria, afstammelinge van Adam, wil God ons laten zien wat Hij in zijn hele schepping wil doen. Laten we daarvoor dat gebed hernemen die we zo vaak zeggen, zonder misschien de volledige rijkdom ervan te begrijpen: “Wees gegroet Maria.” Door de engel bij de Aankondiging en door Elizabeth bij de Visitatie, spreekt God inderdaad tot Maria, maar in haar persoon spreekt Hij ook tot ons en wil Hij iets soortgelijks in ieder van ons bereiken.
Met kinderlijke liefde richten we deze groet tot onze Moeder, maar laten we daarbij niet vergeten dat het God was die haar voor het eerst groette en haar bij haar naam noemde. Is dit niet wat Jezus deed tijdens zijn aardse bestaan? Hoeveel mensen werden bij hun naam genoemd: Simon, Zacheüs, Maria, Filippus, Judas zelfs? Jezus wil persoonlijke relaties aangaan. Laten we ons bij onze naam laten roepen. Deze eenvoudige formule: Wees gegroet Maria… kan vanuit deze persoonlijke invalshoek gezien, al onze relaties met God veranderen! Zo kan ik op elk moment tegen mezelf zeggen: Ik word persoonlijk begroet door God! Bovendien wil Hij mij, net als Maria, zijn vreugde schenken – want de woorden van de engel betekenen: Verheug u!
Het hele evangelie laat ons zien dat Maria niet de enige was die van zo’n overvloed genoot; allen die op Maria’s manier tot Jezus kwamen, werden vervuld. De Kerk is hier zo van overtuigd dat ze ons in één van haar oraties laat zeggen: God, die in de overvloed van uw vaderlijke liefde meer gunt dan zij die U smeken, verdienen of wensen (11e zond. na Pinkst.).
Elk van de wonderen van Jezus plaatst ons oog in oog met deze volheid; elke gelijkenis wil ons deze goddelijke gave tonen. Maar God verandert niet en iedereen die de houding van het Ecce ancilla Domini – zie de Dienstmaagd van de Heer – van Maria aanneemt, kan er zeker van zijn dat hem of haar onmiddellijk de volheid wordt geschonken die hij of zij op dat moment nodig heeft. Wat er in Maria gebeurde, is een garantie voor wat er in ons gebeurt.
“Gezegend zijt gij onder de vrouwen” In plaats van dit compliment van haar nicht Elizabeth af te wijzen, versterkte Maria het: van heden af prijst elk geslacht mij zalig (Lc 1,48)
Beiden stonden versteld van de grootsheid dat het nederige leven van een schepsel aanneemt dat in God gelooft: Zalig zij die geloofd heeft, dat tot vervulling zal komen wat haar vanwege de Heer gezegd is! Het is dus haar afhankelijkheid van God die haar deze uitstraling geeft. We hebben het geluk dat we deze diepgaande actie kunnen zien in allen die, net als Maria, hebben gezegd: Ecce ancilla Domini! – zie de Dienstmaagd van de Heer. Petrus, Paulus, Pater Damiaan, de heilige Amandina, sint-Jan Berchmans… en al die anderen. Elk hart dat zich liefdevol onderwerpt aan de werking van God, neemt goddelijke dimensies aan en daarvoor is het niet nodig om buitengewone dingen te doen, maar om veel lief te hebben, zoals Maria!
Kan er een grotere afhankelijkheid zijn dan die van een kind gevormd in de schoot van zijn moeder? Kan er een hogere waardigheid zijn dan die van de Moeder van God? En zó ver is God gegaan! Aan de ene kant wilde de Zoon van God de menselijkheid aannemen in Maria en aan de andere kant wilde Hij dat een schepsel met Hem samenwerkte in dit levende meesterwerk, dat in haar begon en moet doorgaan tot de voleinding der tijden. Geen ander schepsel kan de waardigheid van Moeder van God bereiken. Zij alleen is het principe. Maar we zijn allemaal geroepen om verder te bouwen aan de levende Christus.
Helaas, hoe vaak verliezen we Gods unieke plan uit het oog! De gebeurtenissen die elkaar opvolgen verliezen vaak voor ons hun betekenis, en dat komt omdat we Maria vergeten! Zij, het schepsel dat perfect beantwoordt aan wat God wil, is helemaal opgedragen aan Christus-Jezus. Voor ons moet het net zo zijn: alles in ons leven is door de Vader zo ingericht dat wij het werk kunnen voortzetten dat in Maria begonnen is. Alle gebeurtenissen in de wereld zijn gericht op de heerschappij van Christus.
Maria is dus geen facultatief element, een optioneel extraatje in ons gelovig leven, integendeel. We moeten van haar geen engelachtig schepsel maken, maar een schepsel geboren uit ons menselijk ras, afstammend van Adam! Dit schepsel, omdat ze volledig overeenkwam met Gods plan voor ons, omdat ze alle goddelijke krachten gebruikte die ons ter beschikking staan, werd Gods meesterwerk. Net als zij, maar niet op dezelfde manier, wil God dat wij “onbevlekt” zijn. Hij wil zijn vriendschap, zijn volmaaktheid en zelfs zijn onmetelijkheid met ons delen.
“Bid voor ons…” Dit gebed dat wij van Maria vragen, is geen formule, het is haar hele volmaakte wezen dat afhankelijk blijft van God. We kunnen er dus zeker van zijn dat al het leven van God door ons stroomt, klaar om ons hele wezen binnen te dringen, op voorwaarde dat we ons plaatsen in het gebed van onze Moeder. Als we zeggen “Bid voor ons”, laten we dan denken: ik wil me in uw gebed plaatsen… in u… overtuigd om me op deze manier te plaatsen onder de werking van de Heilige Geest.
Het is omdat de zonde in ons is binnengeslopen dat de Zoon van God mens werd. Het is omdat we onze machteloosheid en onze ellende voelen dat we vol vertrouwen naar Maria moeten gaan, dat we bij haar onze toevlucht moeten zoeken. Net als God, houdt zij van ons zoals we zijn, niet zodat we blijven zoals we zijn, maar omdat zij zowel liefde als goddelijke kracht kent en weet dat niets op deze aarde onherstelbaar is.
“Amen !” Laten we dit woord vaak herhalen, dat niet altijd vertaald moet worden als “het zij zo”, maar als: “het is waar!” We zouden alles wat vooraf is gegaan moeten hernemen en voor onszelf herhalen: “Het is waar!”
Ja, het is waar dat God, om ons vertrouwen te geven, uit het geslacht van Adam, onder de werking van de verdiensten van zijn Zoon, de onbevlekte bloem heeft voortgebracht.
Ja, het is waar dat God wonderen in haar heeft verricht: fecit mihi magna, maar opdat wij allen vol vertrouwen aan het leven kunnen beginnen.
Ja, het is waar dat zij, ons levende en almachtige gebed bij God is. Zoals Sint-Bernardus graag zei, in alle omstandigheden: Respice stellam, voca Mariam – kijk naar de ster, aanroep Maria; zij is onze ster, maar meer dan dat, zij is degene in wie de Heilige Geest zijn werk van heiligheid voortzet, en het is aan ons om ons te allen tijde “in haar” te plaatsen.