Bruxelles | Pèlerinage Paray-le-Monial | 202408

Paris nous voilà!

Arrivés à la Basilique du Sacré Cœur de Montmartre, nous sommes accueillis par Emile, un ancien paroissien de Saints Jean et Etienne aux Minimes ; les retrouvailles avec sa marraine sont pleines d’amour, de sourires et la joie est non dissimulable.

Monsieur l’abbé nous donne un exposé sur la Basilique, nous commençons notre visite sur le parvis, la foule est dense, les touristes affluent. Peu importe le monde, il nous fait faire un saut dans le temps, nous sommes dès les débuts du projet de la Basilique et par sa naissance, son histoire passionnante nous donne encore témoignage que seul le Seigneur sait tirer d’un mal un bien et peu importe les ennemis de l’Eglise : tous se plient à sa volonté si telle est son désir.

Sur ce Mont des Martyrs, le Saint Sacrement sera adoré de façon perpétuelle d e1885 à nos jours par des catholiques des quatre coins du monde. Nous bénéficions d’un topo sur l’adoration donné par une sœur, nous nous installons dans nos chambre individuelle, c’est un confort non négligeable en pèlerinage. Nous prendrons notre repas dans un petit jardin suspendu aux abords de la Basilique ; visite surprise d’Axel Rockvam, décidément ce pèlerinage commence bien! L’adoration dans la Basilique est un véritable cœur à cœur avec le Seigneur dans un cadre exceptionnel à la lumière des bougies et dans une atmosphère apaisante. Nous sommes des privilégiés, nous pouvons alors bénéficier d’une visite nocturne, en silence, sans touristes, Deo Gratias!

Départ vers Nevers,

Petit déjeuner à la Basilique. Après avoir bien mangé, nous voilà en route vers Sainte Bernadette. Sur place nous profitons d’un magnifique jardin. J’ai appris au bout de deux ans que les Saints n’entendent pas nos prières mentales! Le repas est excellent même si le beurre est en option… Samuel nous rejoint pour cette belle journée. Nous pouvons nous recueillir devant Sainte Bernadette, elle a l’air tellement paisible. Le petit musée où nous pouvons découvrir son univers nous met une claque.

Un si petit bout de femme fragile et une si belle et grande âme. Nous découvrons ses petites chaussures, usées sur le devant, certainement à force d’avoir les genoux à terre et la tête vers le ciel. Nous découvrons ses ouvrages, un travail minutieux, je l’imagine concentrée sur ses prières, le doigt piqué, la douleur effacée.
Conversation et échanges avec Monsieur l’abbé dans le jardin.

Nous terminons notre visite par l’excellence!
La Sainte Messe est célébrée dans l’ancienne infirmerie, là où Sainte Bernadette a rendu son dernier souffle terrestre pour enfin rejoindre le Seigneur et le bonheur céleste.
C’est le grand départ, un arrêt dans la boutique pour trouver des petits trésors.

En route vers Paray le Monial!

Chaque jour est rythmé par des enseignements, des anecdotes et des échanges enrichissants entre les pèlerins.
Ce groupe est homogène, nous avons Simon le Mineur et Simon le Majeur, souvent côte à côte lors des repas, ils représentent la jeunesse, Monique la doyenne du groupe qui est pétillante et dynamique, Simona et Cristina qui représentent la Roumanie en force même si leur tempérament est totalement différent, Samuel, notre photographe attitré, plutôt discret, Robbert qui avait apparemment mangé un clown, Milton, la star qui sait se faire attendre, Jeanne , qui est un moulin à questions, Marc Antony qui voit toujours le verre à moitié plein et enfin Monsieur l’abbé, qui tel un berger, nous conduit avec soin sur le chemin de la sainteté.

Arrivée à Paray-le-Monial, les rues sont calmes, le bâtiment de l’Hôtel de Ville est magnifique, nous nous installons dans nos chambres, nous bénéficions de tout le confort pour passer un excellent séjour. Nous sommes logés dans un ancien couvent, la petite chapelle qui y est accessible est sans prétention, dans les tons pastel et bois clair, la statue de la Sainte Vierge est d’une douceur… On s’y sent bien.

Repas convivial et copieux, animé comme toujours par des échanges riches en rires et points de vue différents. Petite balade digestive qui se terminera au bord de l’eau sur des échanges sans filtres sur le thème de l’islam.

Marc Antony nous apprend une merveilleuse nouvelle, sur le chemin du retour, le Seigneur nous attend, adoration perpétuelle non loin de notre logement et la cerise sur le gâteau, c’est qu’il a réussi à avoir le code d’accès!

La Sainte Messe,

Pas de messe à la chapelle de Saint Claude La Colombière pour nous mais le Seigneur nous offre sa puissante présence peu importe le lieu.
Dans ce local carrelé de grandes dalles grises, se trouve un autel, un énorme crucifix où le Seigneur ne saigne pas, tout est en bois clair, sans sueur, sans difficulté, tout est lisse et neuf. Et pourtant, dans ce local sans vie, sans relief, le Seigneur nous manifeste sa présence, il occupe l’espace, nos corps et nos cœurs. Nos esprits sont tournés vers Lui. Tout est occasion pour nous offrir un enseignement, Monsieur l’abbé nous explique la signification de chaque tissu qu’il portera pour la Sainte Messe. Deo Gratias !

Surprise !

Madame Geneviève Vignes nous offre de son temps pour nous partager son précieux savoir, nous sommes comme des enfants! Nous sommes installés dans les gradins du magnifique parc, une glace à la main, le soleil brille et nos âmes sont nourries.

Elle nous offre son honnêteté et sa franchise, nous lui offrons une oreille attentive.

Elle parle d’amour, oui, mais aussi de réparation, elle utilise des mots forts, des mots qui blessent l’orgueil, des mots qui font grandir l’humilité, des mots qui accusent l’égoïsme de l’homme et qui pointent les offenses faites au Seigneur.

Le Sacré Cœur de Jésus-Christ sanguinolant mériterait que nous soyons genoux à terre larmoyant.
Et pourtant le Seigneur dans son infini bonté nous demande juste consolation et dans son infinie sagesse Il nous donne les manières d’y parvenir.

Entendons-nous bien : le Seigneur dans son apparition à Sainte Marguerite Marie ne cherche pas à culpabiliser les hommes, Il veut que nous réalisions que L’oublier ici-bas, c’est nous condamner dans l’au-delà, car comment nous présenter devant le Roi des rois l’âme souillée par notre égocentrisme.
C’est par amour pour nous que le Sacré Cœur de Jésus-Christ a saigné, c’est par amour pour Lui que nos genoux supporteront le poids de nos péchés.

Visite de la Chapelle des Apparitions,

Nous visitons la Chapelle des Apparitions ; pour ce faire il nous faut franchir la Porte Sainte. A l’occasion du Jubilé, une indulgence plénière y est attachée, c’est une grande grâce de pouvoir essayer d’en bénéficier. Monsieur l’abbé a organisé ce pèlerinage avec l’aide précieuse de Marc Antony pour que nous le vivions dans les meilleures conditions.

C’est donc ici que tout s’est passé. Nous entrons et assistons à la fin d’une messe en Espagnol, puis d’un pas assuré, nous nous rendons face à la fresque afin de réciter le Notre Père et le Je crois en Dieu à genoux. La fresque est d’une simplicité déconcertante, mais dans sa simplicité elle arrive à offrir une perspective de grandeur. Nous pouvons y observer les Saints qui se sont consacrés au Sacré Cœur de Jésus Christ, la Très Sainte Vierge Marie, Saint Jean et Saint Paul et Sainte Marguerite Marie, cette humble visitandine, tellement humble de cœur que les sœurs de son couvent apprirent très tardivement qu’elle recevait la visite du Seigneur.

En sortant de la Chapelle des Apparitions nous tombons nez à nez avec les frères de l’abbaye de Fontgombault ; un à un les voilà qu’ils passent la Porte Sainte, ils embrassent le bois sculpté, génuflexion et ressortent immédiatement.

C’est là que nous rencontrons le frère Jan-Patrick, de l’Abbaye de Wisques : des retrouvailles joyeuses, les pèlerins l’ayant connu comme paroissien sont émus. Déo Gratias!

La Chapelle Saint Claude La Colombière

Il est temps pour nous de visiter la Chapelle Saint Claude La Colombière. Sur le chemin de la Chapelle, les pèlerins partagent leurs observations, leur ressenti, des binômes surprenants se forment, le plus atypique sera certainement celui de Monique et Simon le Majeur, elle 80 ans et lui 26 ans, rien ne devrait les rassembler et pourtant l’amour du Christ les a rendus inséparables le temps de ce magnifique pèlerinage.
Savez-vous à quoi ce petit groupe me fait penser?

Galates Chap. 3.27-28
« Oui vous tous qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu Christ. Il n’y a plus ni juif ni grec, il n’y a plus ni esclave ni homme libre, il n’y a plus l’homme et la femme car vous tous n’êtes qu’un en Jésus-Christ. »

Nous y voilà , une belle petite chapelle, colorée et ornée de dorures, de la mosaïque… c’est très joli, un groupe de fidèles y adorent le Très Saint Sacrement, en Espagnol, Milton est touché, il prend le temps de les observer, de s’imprégner de cette façon différente d’honorer le Seigneur. Nous observons la toile représentant Saint Claude La Colombière éclairé d’un rayon envoyé de Dieu pour prévenir Sainte Marguerite-Marie que c’est cet homme qui l’aidera à offrir au monde son message.

Il est temps pour nous de visiter la somptueuse Basilique de Paray le Monial, le Seigneur nous offre une pluie de cadeaux et c’est par sa grâce que nous assistons aux Vêpres célébrés par les frères de l’abbaye de Fontgombault.

C’est beau, c’est solennel, c’est pour Dieu c’est donc bon pour nos âmes ; après avoir été émerveillés par tant de profondeur, de puissance de la prière, de cette gestuelle inchangée depuis des siècles et des siècles, nous reprenons place sur terre avec une visite des lieux.

Monsieur l’abbé nous invite à sortir et nous voilà au début de notre vie Chrétienne… à la porte, comme des enfants, nous sommes attentifs, chaque pas vers l’autel est une étape dans notre vie, tout est ordonné, tout est logique tout est clair.

Comment pourrait-il en être autrement lorsque nous sommes guidés par la Lumière vers la Vie, vers le Chemin, vers la Vérité. Nous sommes reconnaissants d’être là, comment l’exprimer au Seigneur? Par les Litanies du Sacré Cœur!

Marchons, prions et réparons,

Ce matin nous nous préparons à marcher pour le Seigneur. Ceux qui ont le plus de mérite sont ceux pour lesquels la marche n’est ni une habitude, ni un plaisir car ces derniers le font vraiment pour le Seigneur. Il faut nous nourrir le corps et l’âme avant le grand départ.

Le petit déjeuner se prendra dans la bonne humeur comme chaque matin, nous parlons peu mais nous commençons à nous connaître, comme une petite famille. Nous y sommes, nous descendons et nous voyons des petits sacs disposés sur la table à l’entrée, de quoi nous restaurer toute la journée ; boisson et repas, tout est bien pensé!

En route vers la Sainte Messe, chaque matin nous avons le grand privilège d’avoir la célébration de la Sainte Eucharistie, chaque matin nous communion avec Dieu, entre les temps d’entretien individuel si nous le souhaitons et la confession, nous sommes dans les meilleures conditions pour recevoir les enseignements.

Le mini-van nous dépose à l’entrée d’un sentier réservé aux chevaux et piétons… le cadre est bucolique, nous commençons notre marche en réparation, nous prierons le rosaire, échangerons en toute simplicité, les mûres sauvages sur le chemin sont sucrées, un petit cadeau d’encouragement du Seigneur, pourquoi s’en priver?

Nous apprenons à nous connaître dans la difficulté, les encouragements sont comme des pansements sur les plaies, nous pensons au Seigneur qui a souffert pour nous, certains marchent seuls, pour se retrouver, pour digérer… D’autres échangent, se livrent, s’ouvrent et se font confiance.

Sur ce chemin, nous déposerons tous quelque chose, nous dénouerons des nœuds, créerons des liens, partagerons un repas et nous abreuverons du savoir, à la source, Monsieur l’abbé et toute sa disponibilité pour répondre à nos innombrables questions, inquiétudes, incertitudes et mauvaises habitudes.

Tout cela serait impossible sans l’aide du Saint Esprit, Il utilise chacun de nous, nous place comme sur un échiquier, au bon endroit, au bon moment, la Providence… Chacun se livrera à Dieu et à l’autre, nous méditerons sur les maux de notre monde sans accuser, simplement en cherchant à réparer, à notre toute petite échelle avec les moyens que le Seigneur met à notre disposition et on essaiera à voix haute ou en silence de faire notre examen de conscience, car oui, nous contribuons tous à cette blessure béante du Sacré-Cœur de Jésus-Christ.

Aujourd’hui, nous sommes ici, à marcher pour Lui, hier nous n’y pensions pas et d’autres y étaient, ils priaient pour que nous en prenions demain conscience et nous Le prions à notre tour pour demain : Seigneur, par Votre grâce, que plus de fidèles encore en prennent conscience.

Nous prendrons notre repas dans le parc d’une très belle église, les motifs décoratifs sur les colonnes ne se ressemblent pas et pourtant il y a une harmonie inexplicable, un peu à l’image de l’Eglise, tous différents mais ce qui compte c’est l’utilité de chacun, porter, se supporter, se soutenir solidement et équilibrer la charge.

Nous reprenons la route et voyons enfin Paray-le-Monial, nous arrivons dans le parc où le chemin de croix parsemé de cailloux, nous offre la possibilité de pousser nos limites physiques, nos corps sont fatigués, nos esprits sont libérés de toute futilité, nos genoux sont fin prêts à nous faire effleurer de très loin la douleur physique que le corps meurtri du Seigneur a pu subir pour nous.

Quel est le fruit de ce pèlerinage ? Nous demanderez-vous.

Il a été salvateur pour notre âme de pécheur, notre amour pour le Christ n’a fait que croitre et consoler son Cœur Sacré et blessé ; notre amour est devenu une profonde volonté.
De retour dans nos chambres, nous prenons le temps de nous reposer, c’est notre dernière soirée à Paray le Monial, nous décidons d’aller boire un verre tous ensemble, nous ne passons pas inaperçus, nous restons raisonnables car le lendemain nous partons de bonne heure vers Vézelay !

Vézelay et ses joyaux,

Nos valises prêtes c’est le cœur lourd que nous quittons nos hôtes pour la dernière Messe. Nous ne foulerons plus les rues de Paray le Monial, les belges s’en vont la tête remplie de souvenirs et le cœur débordant de joies. Sur la route, nous marquons une courte pause, juste assez pour que Monique trouve du pâté en croute de région, Jeanne trouve une bouteille de vin, Monsieur l’abbé ne nous voit pas faire nos courses chez le charcutier. La Sainte Vierge majestueuse surplombant la ville le regard sur le cours d’eau, est si impressionnante par sa taille.

Il est temps que Monsieur l’abbé prenne le volant… il n’y a que lorsqu’il est au volant que Jeanne lui laisse du répit et garde le silence. Dans le mini van nous récitons notre chapelet.

Nous y sommes bientôt, nous sommes impatients, nous avons tellement entendu parler de Vézelay, la première Croisade, le chemin de Saint Jacques de Compostelle, Sainte Marie Madeleine, la Croix de Saint Bernard…

Samuel nous explique qu’une vue incroyable s’offrira à nous depuis le parc de la Basilique de Sainte Marie Madeleine. A l’arrivée sur le parking, lui est confiée la tâche de nous trouver un endroit où nous restaurer.
Le temps est avec nous, il fait très beau, un caviste ouvre notre bouteille de vin, des bancs et tables sont installés à l’ombre, sainteté de catégorie 8 pour certains, tout dépendra de la place qu’ils choisiront.
Moment de partage en toute simplicité, les pèlerins rient, profitent, cette ambiance est le reflet de notre état d’esprit.

Après le repas, Monsieur l’abbé nous fait visiter la Basilique qui est une ancienne Abbatiale,

Ce qui nous frappe en y entrant c’est la hauteur, la luminosité, la fraîcheur. Les chants grégoriens résonnent entre les murs, nous restons sans voix, nous ne savons sur quel sens nous attarder, l’ouïe ? Bercé par les Vêpres de Marie de Monteverdi, la vue ? Le Chœur de chambre de Namur occupe l’espace et se déploie au milieu des autels surplombés par de très belles statues de Saint Jacques de Compostelle, Saint Joseph, Sainte Marie-Madeleine, Sainte Rita, Sante Faustine.

Nous descendons dans la crypte, le sol est brut, il y a un autel, dans la pierre se trouvent les reliques rayonnantes de Sainte Marie Madeleine ; en descendant ces quelques escaliers, nous sommes isolés, il n’y a plus de lumière éclatante ni de chants harmonieux, ni sourires d’émerveillement.

Dans cette pénombre, les genoux sur le sol froid, nous demandons humblement son intercession à cette Sainte qui n’a jamais trahi le Seigneur, cette convertie au cœur pur qui n’a jamais douté de l’Infinie Miséricorde de Dieu, elle qui était au pied de la croix, auprès de la Très Sainte Vierge Marie qui souffrait de voir son unique enfant, un innocent, mourir pour racheter nos péchés.

C’est ici que s’achève notre merveilleux pèlerinage, nous en sommes revenus changés à tout jamais.

Deo Gratias

Jeanne